lundi 10 février 2014

Qu'en est-il de la démocratie locale à Rueil-Malmaison ?



« Une campagne électorale, il faut toujours la faire comme si on était challenger », l'introduction de la réunion de campagne de Mr Ollier donne déjà le ton quant à sa vision de la démocratie locale. Mr Ollier ne se considère pas comme challenger mais, nous rassure-t-il, il va faire semblant. Et s'il est ajouté que « rien n'est gagné d'avance », c'est pour la simple raison qu'il faut « se méfier de ceux qui pensent que c'est plié d'avance, que ce n'est pas la peine d'aller voter, que cela va se faire tout seul ». Autrement dit, la seule crainte de l'équipe de Mr Ollier est que sa majorité, apparemment acquise par avance, quoi qu'il fasse, n'aille pas voter par anticipation d'une victoire certaine. Tout cela impliquant, qu'en cas de défaite de son équipe, cela ne constituerait en aucun cas un rejet de sa politique locale, mais plutôt un accident qui aurait permis une nouvelle majorité illégitime d'accéder aux rênes de la ville. Voilà comment sont perçus les électeurs, l'opposition et avec eux la démocratie locale par l'équipe de campagne de Mr Ollier.

Rien que dans sa campagne, les exemples de cette attitude face à la démocratie locale ne manquent pas. Ainsi, que cela soit sur son site de campagne, ou sur les tracts qu'il distribue, le maire sortant n'indique qu'une seule date, le 23 mars. Comme si le premier tour lui était déjà acquis, finalement ne voyant dans ses élections non pas un moment intense de débats publics, mais plutôt une formalité, somme toute assez fatigante, pour reprendre le mandat de maire de Rueil-Malmaison. Ou encore, autre exemple que l'on tire de son site de campagne, sa vision chiffrée des électeurs Rueillois. En effet, il n'est pas cinquante possibilités de participer à sa campagne, la principale étant indiquée par le logo de la participation, une carte bancaire. Il est également possible de participer à son comité de soutien, autrement dit, rien à voir avec un engagement politique où le citoyen fait valoir ses intérêts, mais une glorification de la personne de Mr Ollier.

Mais cette attitude méprisante pour la démocratie locale ne se retrouve pas que dans des petits faits et gestes, peu importants en soi, mais qui traduisent la véritable philosophie de l'équipe de Mr Ollier. En effet, bien plus grave, on retrouve cela également dans sa façon de mener la ville.

On s'en rend déjà compte dans son paternalisme affiché. Ainsi, dans sa réunion de lancement de campagne, le maire ne cachait pas sa philosophie de gestion de la ville, les premières phrases du maire étaient ainsi dédiées à demander si les concernés par certaines mesures étaient pour au moment de les prendre, puis de leur demander ce qu'ils en pensaient dorénavant, n'attendant pas de réponses particulières dans son long monologue. C'est par là même qu'il se donne l'image d'un homme touché par la lumière du savoir, en qui il faudrait avoir confiance. Mais s'il est bien une raison de ne pas lui faire confiance, c'est à cause de son paternalisme. Serait-il ainsi le seul capable de déterminer le bien commun pour notre ville Rueil-Malmaison, tandis que nous ne serions, pauvres électeurs, pas même capable de discerner nos propres intérêts ? Avec cette attitude, Mr Ollier oublie l'essence même de la démocratie, qui est un mélange des humeurs du corps politique, c'est de la confrontation des intérêts personnels que naissent les avancées sociales et démocratiques, de la discussion naissent les décisions les plus adéquates avec le bien commun. En fait, ce qu'opère Mr Ollier, c'est un vol, un col de notre responsabilité. En effet, la démocratie c'est la responsabilité collective, c'est ensemble et non seul que nous sommes responsables de Rueil-Malmaison.

C'est de ce paternalisme que naît la communication essentiellement verticale ascendante de Mr Ollier. Ce dernier ne concerte pas les Rueillois, ne concerte pas l'opposition, il se contente de décider sans prendre en compte les opinions divergentes (de sa majorité comme de l'opposition) et d'en informer par la suite. Ainsi, à Mr Ollier n'accorde pas de place à l'opposition dans les commissions de travail, niant ainsi l'avis des représentants d'une partie de la population rueilloise. Le dialogue, moteur de la démocratie, est ainsi incisivement éliminé. De la même façon, l'opposition élue n'est pas considérée comme élue municipale comme les autres, alors que dans de nombreuses villes, tous les élus municipaux se voient verser une indemnité financière, quel que soit leur bord politique, à Rueil-Malmaison, les élus municipaux n'appartenant pas à la majorité ne reçoivent rien. Preuve de leur dévouement pour la ville, ces élus municipaux de l'opposition travaillent pour la ville gratuitement.

Pour autant, Mr Ollier se rend lui-même compte de la faiblesse d'une telle philosophie de gestion. C'est ainsi que dans un  mea culpa durant sa réunion de lancement de campagne, il déclare lui-même pouvoir en faire trop, se tromper, faire des erreurs. Mais alors, pourquoi n'en tire-t-il pas les bonnes conclusions ? La seule conclusion possible et adéquate et l'abandon de son paternalisme pour une véritable démocratie locale. Encore une fois, c'est ensemble que nous sommes responsables de Rueil-Malmaison.

Et vous, comment vivez-vous et que voudriez-vous apporter à la démocratie locale à Rueil-Malmaison ?

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